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Date de création : 15.05.2012
Dernière mise à jour :
12.01.2020
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Quand l’évêque de la ROCHELLE vivait chez lui à la Flocellière (Vendée), de Pâques à septembre et laissait le gouvernement ordinaire de son diocèse à son Vicaire Général.
Extraits de « Histoire religieuse de La Flocellière » Abbé Billaud (hors commerce).
Chapitre VII, pages 177 à 200
M. le Chanoine Paillou
La Révolution est terminée. L’histoire religieuse de La Flocellière se confond désormais avec celle de ces curés. […] Le premier prêtre qui s’occupa de la paroisse après la révolution fut sans doute l’abbé Paillou. Car l’abbé Serres, parti au printemps de 1797, ne revint pas, semble-t-il, avant 1802.
M. Gabriel Laurent Paillou, né le 7 mars 1733, au Puybelliard, avait fait de brillantes études au séminaire Saint-Sulpice de Paris. Son goût le portait vers les mathématiques. Professeur de philosophie, puis de théologie au Grand Séminaire de Luçon, chanoine de la cathédrale, vicaire général de Mgr de Mercy, l’abbé Paillou s’était révélé excellent administrateur et homme d’autorité. Il avait des parents à La Flocellière et se trouvait allié à la bourgeoisie locale, notamment à la famille Alquier.
Ayant refusé le serment, il dut s’exiler en Espagne, le 9 septembre 1792. Il résida surtout à Astorga, dans le diocèse de Léon. En décembre 1800, il rentra en France et vint habiter à La Flocellière, dans une maison appartenant à sa nièce, Melle Julie Rosalie Paillou.
L’arrivée de M. Paillou fur pour les paroissiens une bénédiction. Depuis près de quatre ans, ils étaient sans prêtre ! Le vicaire général de Mgr de Mercy se donna tout entier au service des âmes. « Je vis au milieu d’un bon peuple, écrivait-il peu après à un ami. Vous n’imaginez pas l’empressement de ces braves gens pour se confesser et pour entendre la parole de Dieu. Je prêche quatre fois la semaine et l’église est remplie ; je confesse toute la matinée »…
(Archives de l’évêché de Luçon – Lettre à M. de Beauregard)
Bientôt pourtant un grave problème agite les esprits. On sait que les pourparlers ont lieu à Paris en vue d’un Concordat entre Bonaparte et le Pape Pie VII. L’accord a été signé le 15 juillet 1801. Mais on ignore les termes de l’accord.
Cette ignorance laisse le champ libre à toutes les suppositions. Certains, qui se croient ou se disent renseignés, s’épanchent en critiques véhémentes. Un nommé Lamothe, carme de Poitiers, tient des conférences dans les maisons de La Flocellière. A l’entendre, Bonaparte est un imposteur ; le Pape s’est laissé tromper ; le Concordat est une abomination ; on a changé la Religion, etc… etc…
(Archives de l’évéché de Luçon – Lettre à M. de Beauregard)
M. Paillou ne sait qu’une chose : Mgr de Mercy a démissionné, comme le Pape le lui demandait. Il fait confiance à son évêque et à Pie VII. Il attend.
La VraieCroix
Le 20 mars 1802, le chanoine Paillou donne à la paroisse de La Flocellière une relique insigne de la Vraie Croix, avec cette attestation :
« Nous, soussigné, vicaire général de l’évêque de Luçon, certifions que la croix présente, de bois doré, dans laquelle est enfermée une parcelle de la vraie croix, qui parait aux yeux par le moyen d’un petit verre au devant, est la même qui nous a été donnée par les RR. PP. Capucins de la ville de Luçon, lorsqu’ils ont été obligés de quitter leur couvent et la ville. [...]
En conséquence, après avoir remis la dite croix dans celle de bois doré, nous en avons fait présent dans l’église de La Flocellière, et, en vertu des pouvoirs dont nous sommes revêtus… déclarons la dite parcelle de la Vraie Croix authentique et autorisons par ces présentes, à l’exposer à la vénération des fidèles. »
La confrérie du scapulaire
L’abbé Paillou fait ce qu’il peut pour cette paroisse qu’il aime. Il y rétablit une confrérie jadis florissante, celle du scapulaire du Mont Carmel.
Cette confrérie existait avant la Révolution. Les Carmes possédaient, seuls dans la contrée, le privilège de conférer le « petit habit » de Notre-Dame. Aussi accourait-on de toutes les paroisses voisines, surtout à la fête du Carmel, le 16 juillet ; « si bien que ce jour était insensiblement devenu un préveil » ! La Révolution ayant chassé les « Bon pères », la confrérie disparut.
L’abbé Paillou obtint du Général des Carmes des pouvoirs spéciaux. Muni de ces pouvoirs, il autorisa, par lettre du 28 juin 1802, M. Serres, à ériger dans sa paroisse la confrérie de Saint Scapulaire et à conférer lui-même le « petit habit » à ceux qui le demanderaient. Les successeurs de l’abbé Serres jouiraient du même privilège.
La cloche
Il y avait, croit-on, quatre cloches à La Flocellière, avant la Révolution. La plus grosse portait le nom de Sainte Barbe. Quelques-unes avaient été refondues en 1788.
Les quatre cloches furent brisées sous la Terreur. Depuis huis ans le beffroi de l’église était vide et muet.
En 1802, les paroissiens connurent une grande joie : une cloche leur était donnée, dont le parrain s’appelait M. Charles Bonnamy et la marraine Mme Brugières, femme du maire. L’abbé la bénit en présence de M. Serres. La cloche, prénommée Jeanne Charlotte, pesait 468 kilos et modulait le fa dièse. Cette cloche fut vendue en 1853 à l’église des Châtelliers pour 1400 francs.
La « cure » de La Flocellière
Il ne s’agit pas du presbytère, mais d’un titre avantageux autant qu’honorifique.
Le 31 octobre 1801, le canton de la Flocellière avait été supprimé et joint à celui de Pouzauges. Par le fait même, le prêtre desservant La Flocellière perdait son titre de curé et devenait simple succursaliste. Or le Concordat de 1800 accordait un traitement aux « curés » et négligeait les autres prêtres.
Il y eut pourtant une exception : en faveur de La Flocellière. Sans doute M. Paillou intervint-il en haut lieu. Le 15 avril 1803, sur rapport de Portalis, Ministre des Cultes, le Premier Consul approuvait la translation à La Flocellière de la « cure » du canton de Pouzauges. Cette décision était motivée comme suit :
« M. l’évêque (M. Demandolx, évêque de la Rochelle et Luçon : le diocèse de Luçon supprimé était joint à celui de la Rochelle) et M. le Préfet ayant reconnu que cette situation (la cure de Pouzauges) plaçait l’église à une des extrémités du canton, dans une commune très peu étendue (à l’époque on distinguait Pouzauges-Ville du Vieux Pouzauges), où l’église est délabrée (l’église de Pouzauges –Ville, incendiée sous la Révolution, ne fut réouverte au culte qu’en mars 1811), et que le peu de ressources des habitants ne leur permet pas de réparer, estiment que la cure de La Flocellière, dont l’église est belle et vaste, et qui se trouve placée au centre du canton dont elle était autrefois le chef-lieu. »
Le serment concordataire
Il nous faut encore revenir au problème du Concordat. Le 18 avril 1802, jour de Pâques, l’accord signé en 1801 a été publié à Paris. Les journaux en ont donné le texte, allongé des 77 articles organiques que le Pape n’a pas connus, mais qu’il est censé accepter.
Ce fut aussitôt, au-delà de la Sèvre, dans l’ancien diocèse de la Rochelle, un branle-bas de combat. Mgr de Coucy n’a pas démissionné. Il prêche la résistance au Concordat. Le clergé du Bressuirais le suit. Dans le peuple, les esprits montent. Va-t-on vers un schisme ?
C’est ce que se demande, de La Flocellière où il réside toujours, l’abbé Paillou, vicaire général de Mgr Demandolx.
Le 27 avril 1803, les « curés » de la Vendée et les desservants de l’arrondissement de Fontenay sont convoqués au chef-lieu de département (encore Fontenay-le-Comte à cette époque) pour prêter, en présence de l’évêque, entre les mains du préfet Merlet, le serment de fidélité au Concordat. Dans l’église Notre-Dame, les prêtres viennent tour à tour se mettre à genou devant le préfet, assis et couvert ; ils répètent la formule lue auparavant en chaire, par l’abbé Paillou.
Parmi les nouveaux « assermentés » se trouvaient MM. :
Il y eut peu de récalcitrants : l’action modératrice de l’abbé Paillou avait préparé à la soumission. Il n’en sera pas de même, l’année suivante, dans le Bressuirais : le 31 janvier 1804, à Thouars, 15 prêtres seulement sur 79 firent le serment concordataire.
Que pensent les paroissiens de La Flocellière ? La plupart se rangent sans trop comprendre, à l’avis de leur curé et du vicaire général.
Mais il en est un certain nombre qui, impressionnés par les rumeurs qui montent au-delà de la Sèvre, n’acceptent pas le nouveau Concordat. « On a changé la Religion ! » gémissent ces chrétiens, plus fervents qu’éclairés. Ceux-là feront bientôt bande à part. Ils cesseront d’aller à l’église. Ils chercheront, rive droite de la Sèvre, une « bonne messe », c'est-à-dire une messe célébrée, en cachette, par un prêtre non concordataire. Ainsi naissait la Petite Eglise, ou Dissidence, éteinte aujourd’hui en Vendée, mais qui subsiste toujours aux environ de Courlay.
Il y eu certainement 100 à 120 dissidents à La Flocellière à cette époque.
L’abbé Paillou à Paris
Au mois de Juin 1804, M. Paillou est mandé à Paris : l’Empereur veut le voir.
Car, depuis le 18 mai précédant, Bonaparte, Premier Consul, est devenu l’Empereur Napoléon 1er.
L’abbé Paillou s’en doute un peu : l’Empereur pense faire de lui un évêque. La chose ne lui déplairait pas ; surtout si on le laissait en Vendée. Mais la Vendée n’a plus d’évêché.
D’où la lettre écrite par le vicaire à Portalis : M. Paillou insiste pour qu’on rétablissent en Vendée un siège épiscopal. Pourquoi ? Parce que le recensement de 1802 est faux : il attribue à la Vendée 250 000 habitants ; or, elle en compte au moins 320 000.
Et M. Paillou cite des faits précis :
« Je connais, dit-il, dans la plus grande exactitude, la population du canton de Pouzauges qui est le mien, et encore mieux celle de La Flocellière ma commune, dont je me suis assuré, en prenant dans toutes et chacune des familles l’état des individus dont elles sont composées ; suivant mon état formé ainsi avec le plus grand soin, la population de cette commune monte à 1250 habitants, et cependant l’auteur de l’annuaire ne la fait monter qu’à 520 (M. Paillou ne se trompe pas de beaucoup : le recensement de 1806 trouvera, à La Flocellière, 1218 habitants).
La même erreur est établie pour tout le canton de Pouzauges. Sa population, d’après les connaissances que j’ay été porté d’acquérir, puisque je réside dans ce canton, monte à 15 000 individus, et cependant l’auteur de l’annuaire ne la fait monter qu’à 7515. »
Commune | Année | ||
1790 | 1802 | 1806 | |
La Flocellière | 1329 | 520 | 1218 |
La Pommeraye | 893 | 312 | 615 |
Pouzauges | 1692 | 1262 | 1460 |
Le Boupère | 2131 | 1057 | 2017 |
Châteaumur | 121 | 88 | 90 |
St Michel Mt Mercure | 1183 | 330 | 992 |
Bref : on ne peut tenir compte du recensement de 1802. Nombre d’individus ne se sont pas déclarés, pour échapper aux charges financières et militaires.
La Vendée comptant au moins 320 000 habitants pourrait très bien posséder un évêché, dont le siège serait fixé « dans le nom qui porte le nom de sa majesté » (La Roche sur Yon devient « Napoléon » en 1804).
L’abbé Paillou ne le dit pas, mais sa pensée se devine : puisqu’il songe à lui pour un évêché, pourquoi pas le nommer évêque de « Napoléon ».
Monseigneur Paillou à La Flocellière
M. Paillou ne fut pas nommé à « Napoléon » : il devint, en décembre 1804, évêque de La Rochelle et Luçon.
Le nouveau pontife fut sacré à Paris, le 2 février 1805, en compagnie de Mgr de Pradt, par le pape Pie VII lui-même (le Pape était venu à Paris pour y sacrer l’Empereur le 2 décembre 1804. Mgr de Pradt était nommé à Poitiers). Il ne s’attarda pas dans la capitale. Sa première visite fut pour sa chère Flocellière. Il y arriva le 16 février, « après avoir reçu de grands témoignages de respect et de sympathie des localités qu’il traversa, notamment Pouzauges, au Boupère et à St Michel Mt Mercure. Près de sa maison d’habitation à la Flocellière, il y avait une masse énorme d’habitants des paroisses voisines. Les hommes étaient sous les armes et on offrit au nouveau prélat un magnifique gâteau, couvert de fleurs et de rubans.
Le nouvel évêque de La Rochelle passera désormais les hivers dans son palais épiscopal. Mais, chaque année, pendant longtemps, on le verra revenir, la semaine de Pâques, pour tout l’été, à La Flocellière. La maison de sa nièce devient alors « l’évêché ».
En 1805, Mgr Paillou a 72 ans. Mais il se porte fort bien. Sa bonhomie le rend très sympathique. Il parle à tout le monde, s’intéresse aux petits problèmes de chacun. Les prêtres des alentours viennent le voir volontiers, lui soumettant leurs difficultés, au cours de promenades dans la grande charmille de l’évêché. Pour eux, le prélat tient table ouverte : qu’ils soient deux ou quatre, cela n’a pas d’importance ! Mlle Julie se débrouille toujours. Les fruits ne manquent pas dans le jardin (qui à l’époque s’étend jusqu’à la porte du château) ; et, en septembre c’est l’évêque lui-même qui, une échelle sur l’épaule, s’en va couper pour ses hôtes les chasselas de la treille.
Mgr Paillou sait parfaitement allier la fermeté et la bonté ; il est compréhensif parce que très intelligent ; il écoute volontiers parce qu’il veut savoir ; il est très simple parce qu’il ne craint point pour son autorité. On le verra un soir aux vêpres de la paroisse, psalmodier au lutrin, à la place du chantre, tandis qu’un jeune prêtre, qu’il a ordonné le matin, préside la cérémonie (il s’agit de l’abbé Pierre Marchand qui succédera à l’abbé Serres en 1824).
Lorsque l’évêque regagne, chaque année, à la Saint Michel, sa ville de La Rochelle, il se fait un grand vide à La Flocellière.
Conférence épiscopale
Le 30 juillet 1805, il y a du mouvement à La Flocellière. Mgr de Pradt, évêque de Poitiers, tient conférence à l’évêché, avec Mgr Paillou. Les dissidents sont l’objet de cette conférence. Mgr de Pradt, ex-aumônier de l’Empereur, d’allure militaire plus que cléricale, avait pensé qu’une offensive foudroyante de sa part au coeur du Bressuirais ramènerait, tambour battant, les adhérents de la Petite Eglise dans la voie de l’obéissance. Son offensive s’est soldée par un piteux échec. Il n’a vu personne, ou presque personne !
L’évêque de Poitiers a sollicité cette entrevue avec Mgr Paillou. C’est un véritable conseil de guerre qui se tient à La Flocellière contre la Petite Eglise. Les deux prélats prennent une série de mesures destinées à stopper les progrès de la Dissidence dans leurs diocèses respectifs. Ils perdent bien leur temps !
Le collège de Saint Jean de Monts
Le 29 septembre 1805, Mgr Paillou est reparti pour La Rochelle. Il n’oublie pas pour autant La Flocellière. Depuis quelques temps, il médite d’y établir l’Ecole Impériale de Saint Jean de Monts. Cette école, espace de lycée, serait mieux, à son avis, dans le Bocage Vendéen que sur la côte. Pourquoi ne l’établirait-on pas dans l’ancienne maison des Carmes ? Le 25 décembre 1805, l’évêque fait part de ses progrès à Portalis.
Les acquéreurs, dit-il, de la maison des anciens Carmes de La Flocellière que j’ai proposée à Votre Excellence pour y placer l’école Impériale de St Jean de Monts, en tout ou partie, viennent de me répondre que si je proposais de l’acheter pour en faire une maison d’éduction, il me la donneraient pour 1 000 écus (3 000 francs, la maison avait été incendiée par les Bleus en 1794). Les seuls prés clôturés valent beaucoup davantage. Je viens d’écrire pour qu’on prenne des ouvriers du pays afin de faire faire un devis estimatif de qu’il coûtera pour mettre la maison en bon état. » Pour des raisons inconnues, le projet de l’évêque ne fut pas retenu.
Le Presbytère
Depuis la révolution, La Flocellière était sans presbytère : l’ancienne cure avait été incendiée par le Bleus en 1974.
M. Serres, qui logeait à la Bergelière , avait acheté l’ancienne buanderie des Carmes, séparée de sa maison par un mur mitoyen, et brûlée, elle aussi, par les Colonnes Infernales de Grignon. Il fît réparer ce bâtiment et l’offrit à la commune, pour une somme assez forte, afin qu’il servit de cas échéant, de presbytère.
La commune, d’abord, renâcla : le logement offert n’ayant que les murs, la charpente et la clôture, n’était pas habitable ! Cependant, Mgr Paillou intervint. A force de démarches auprès du curé et de la municipalité, il obtint un accord : M. Serres vendait la maison, avec le jardin et dépendances, pour 3 000 francs. Il s’engageait de plus à faire arranger l’intérieur. C’était pour la commune une bonne affaire, car l’ensemble valait bien 4 000 francs.
Le 5 septembre 1810, Napoléon, de son Palais de Saint Cloud, autorisait la commune de la Flocellière a acquérir l’immeuble en question. Pratiquement, la commune ne déboursait rien, car elle recevait, en même temps, une gratification de 3 000 francs, pris sur les 300 000 promis par l’Empereur à son passage en Vendée, le 8 août 1808 (pour le rachat ou la réparation des églises et presbytères de Vendée).
Le clocher
Après le presbytère, le clocher. Ce clocher menace ruine, et M. Serres n’a pas l’air de s’en préoccuper.
C’est encore Mgr Paillou qui pare au danger. Il fait venir « le plus habile ouvrier du canton » et lui demande ce que peut coûter la réparation. Après négociation, le charpentier Gaborit fit une flèche en remplacement des deux lanternes pour 360 francs.
33 mariages en 1813 !
Les années passent. L’Empereur, hier « restaurateur de la religion » s’est mué en persécuteur. Le pape est en prison à Savone. Les « dissidents » se moquent des catholiques qui prient pour le persécuteur du pape. Mr Serres continue de vaquer à ses « affaires ».
1812 : l’ »armée des 20 nations « est ensevelie dans les neiges et harcelée sans cesse par les cosaques du czar. Est-ce le chatiment ? Certains l’affirment.
1813 : Napoléon refait son armée. Tous les célibataires de 18 à 25 ans sont menacés de partir. Et en ce temps-là tous ceux qui partent ne reviennent jamais.
C’est alors une course éperdue des jeunes gars, à la recherche d’une âme compatissante, qui accepte de les prendre en mariage. Car le mariage, c’est le salut.
Il y eut à la Flocellière, cette année-là, 33 mariages !
Ordonnance de police
1815 : L’empire est frappé à mort. Napoléon doit abdiquer le 6 avril 1814. Mgr Paillou perd un protecteur. Louis XVIII arrive. Le roi n’aime guère l’évêque de La Rochelle. A la Flocellière pourtant on se réjouit. Le roi ramenait la paix.
Mars 1815 : Napoléon revient. Ce furent les Cent-Jours brutalement terminés à Waterloo.
Louis XVIII rentre en France. L’opinion réclamait le chatiment des Bonapartistes, le retour à l’ordre ancien des choses, un appui plus net des pouvoirs publics à la religion et à la morale. D’où cette ordonnance royale en date du 30/9/2015, que le maire de la Flocellière Gautier, s’empressa de communiquer à ses administrés :
« Tout aubergiste ou cabaretier et marchand qui se permettra de vendre pendant l’office divin sera poursuivi, selon la dite ordonnance du roi.
Comme tout aubergiste et cabaretier chez lequel il sera trouvé du monde à boire, après 9 heures du soir, sera poursuivi pour les mêmes peines. »
La mission de 1817
Cette mission, la première donnée à la Flocellière, la première aussi donnée dans les campagnes de Vendée depuis la Révolution, obtint un succès extraordinaire. C’est Mgr Paillou qui en procura le bénéfice à la paroisse. Elle fut prêchée en mai et juin 1817, par cinq missionnaires de Saint Laurent : MM. Couperie, futur évêque de Bagdad, Pouponnot, Ager, Ricard et Mainguet.
La saison n’était pas la mieux choisie : on était en pleins travaux des champs. N’importe : on accourut de toutes les paroisses environnantes. Les curés voisins vinrent aider M. Serres et M. Michaud secrétaire de Monseigneur, à entendre les confessions.
« A la rénovation des vœux du baptême, la rue, depuis la grande porte de l’église jusqu’à l’église des Carmes, était remplie de monde. M. Auger, placé à la porte de l’église, prêchait à ceux qui pouvait l’entendre, les laissait entrer, et prêchait à d’autres qui avaient remplacé les premiers, puis les laissait entrer, et ainsi pendant toute la cérémonie qui fut très longue, parce que l’église ne pouvait contenir la multitude. Il fallait les faire entrer par bandes, et les faire sortir par la sacristie, quand ils avaient renouvelé leurs vœux et baisé la paterne, de la main de Monseigneur, au marchepied de l’autel. La procession générale eut lieu le jour de la Saint Jean. Après avoir fait un circuit, on arriva, par le Grand Chiron, au reposoir dans le Petit Chiron. Mgr portait le Saint-Sacrement. » (Extrait des chroniques paroissiales p. 90)
Les vicaires - Villages & habitants du bourg
Page 194 : les vicaires, Salvert, Gouraud et Girard. Quand en 1822 ce dernier s’en va, il n’est pas remplacé M. Serres administre seul les 3 paroisses St Michel, la Flocellière et les Chatelliers. Des cérémonies groupées. En 1823, il bénit 7 mariages le 28 janvier et 3 le 4 février.
Pages 195-198 recension des villages et d’une quarantaine de noms de famille du bourg.
Mgr Paillou disparaît
En 1817, le diocèse de Luçon a été rétabli : il comprend toute la Vendée. Le nouvel évêque, Mgr Soyer, ne pourra y venir qu’en novembre 1821. A cette date, Mgr Paillou a 88 ans. Il est toujours solide. Ce n’est pas sans peine qu’il voit la meilleure partie de son immense diocèse passer en d’autres mains. Désormais il ne se sent plus chez lui, comme autrefois, à La Flocellière. Il n’y fait plus que de brefs séjours. Finalement, il n’y paraîtra plus.
Le vénérable prélat mourut le 14 décembre 1826, à 93 ans et dix mois. Il avait légué sa métairie de la Touche au Grand Séminaire de Luçon.
Histoire religieuse de La Flocellière » Abbé Billaud 1970 - Chapitre VII, pages 177 à 200