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Date de création : 15.05.2012
Dernière mise à jour : 12.01.2020
73 articles


marcheur solitaire vers le mont Mercure

Publié le 16/09/2019 à 03:57 par parcours-singuliers Tags : image sur merci roman chez saint enfants belle travail jeux histoire nature air cadre femmes maison voiture chat

Marcheur entre la Flo, Chateaumur et le mont Mercure dans le haut-bocage vendéen.

Ce dimanche-là  le marcheur solitaire refaisait le chemin de l’école du temps de la guerre 39-45, à une époque ou il n’y avait pas de ramassage scolaire. On venait au bourg à pied de tous les villages de la commune, et pour certains sur 4 à 5 kilomètres. On se souviendra qu’au bocage vendéen parler de village, c’est parler d’un simple hameau où il peut n’y avoir qu’une, deux ou trois maisons. Sur la route du Coudreau il revoit l’étang où Mr Bouillaud, le directeur, emmenait toute la grande classe de l’école des gars pour se baigner, alors qu’aucun ne savait nager, cet étang où Mr le Comte Bernard de Rocquemorel, propriétaire, s’allongeait en caleçon de bain comme l’on disait, sur le muret proche de la bonde centrale, cet étang où les enfants du quartier, au retour des Vêpres –car le dimanche on allait à la messe le matin et aux Vêpres l’après-midi - s’arrêtaient pour jouer dans l’eau et se baigner entre les rouches (roseaux) de la queue de l’étang, cet étang enfin où, quelques années plus tard, des courses de hors-bord se faire pétaradantes lors des kermesses paroissiales sur le pré voisin.

Ce dimanche le marcheur traverse la chaussée de l’étang et prend à gauche le chemin du Moulin au Chat où le tic-tac des grosses meules du moulin s’était arrêté depuis longtemps. Car Georges, le regretté meunier, s’était aperçu que la grande roue en bois sur laquelle l’eau descendait ne tournait plus. La réparer ou la remplacer provoqueraient des frais considérables. Pourtant tout le reste du mécanisme demeurait en parfait état. En 2017 le moulin et tout le village est vente. Reverrons-nous un jour la pelle de l’écluse se soulever pour laisser couler à nouveau le flot qui arrive de l’étang du Coudreau et animer à nouveau ces antiques engrenages ? Ce moulin allait même jusqu’à fournir l’éclairage électrique à la maison à l’époque de la lampe à pétrole.

Le marcheur franchit la chaussée de l’écluse et poursuit par le sentier de randonnée, entre prés et champs labourés, jusqu’à la Petite Flocellière. Un bout de route et c’est le parc des Lavandières que les anciens continuent d’appeler « la Rouère ». Il n’y a plus l’alambic avec ses roues en fer, son gros ballon et ses vapeurs d’alcool : il faisait bon s’y arrêter, à la saison des bouilleurs de cru, pour déguster une petite goutte et discuter entre copains à la manière des hommes du voisinage, devant un verre de vin dans la cave « au cul de la barrique. »

Entre bois et rivière diverses plantations, de minuscules abris pour insectes et petits mammifères, des jeux de plein air sur une pelouse parsemée de petites cabanes transparentes pour les enfants. Le sentier remonte à droite vers un lavoir dans le courant de la rivière. On n’y voit plus les lavandières derrière leurs « garde-genoïls » en bois. On ne les entend plus frapper de leur «  batou » les draps qu’elles rinçaient dans le courant de la rivière, après avoir fait bouillir le linge dans une grande chaudière. On y ajoutait de la cendre tant la lessive était un produit rare pendant les 5 années de cette interminable guerre. Plus de brouette non plus pour recharger ce linge et remonter le sentier qui débouche au bourg près de la maison des Morizeau. Chez eux l’immense et seule cabine téléphonique de tout Chateaumur. Ce dimanche matin d’octobre, des sportifs au pas alerte s’entrainent pour on ne sait quel marathon, à moins que ce soit pour se libérer du stress d’une semaine au bureau, à l’atelier de mécanique ou dans l’agro-alimentaire.

A gauche un autre sentier conduit à la grotte de Lourdes dite « de Chateaumur » mais en réalité sur l’ex commune et paroisse de la Flocellière. S’enfonçant dans un chemin boisé le marcheur laisse à sa droite un bosquet d’où ressortent quelques pierres à l’emplacement de l’ancienne église de Chateaumur, disparue à la Révolution Française dans les années de la Terreur 1793-94. Une simple croix de granit a été érigée là. Abattue par vandalisme en fin de 20 ème siècle, elle signale à nouveau ce lieu où les paroissiens se rendaient à l’appel de la cloche, depuis le bourg de Chateaumur sans avoir à monter sur la butte des Chatelliers.

A droite du marcheur, le paysage s’ouvre sur l’impressionnant donjon qui a traversé près d’un millénaire. Une histoire, trop souvent guerrière où les habitants pouvaient se réfugier derrière la herse métallique qui tombait du mur d’enceinte. Le porche d’entrée est toujours là. Un peu plus loin depuis le sentier on aperçoit Le Logis de Chateaumur , siège du prestigieux amenage relevant de la famille de Valois – Landry, elle- même héritière d’une famille du sud Vendée. Au moment de payer le fermage, à la Toussaint et à la St Georges, les fermiers venaient saluer celui qu’on appelait Mr notre Maitre, ou plus familièrement quand il s’agissait de Mademoiselle Yolande de Valois « Chère maitresse ». En bordure de ce bâtiment austère aux volets fermés, ce qui fut un temps terrain de tennis et comme un petit pavillon de chasse. Les plus anciens se souviennent de la grosse voiture du château avant la guerre et de son chauffeur. En bas la rivière qui séparait les deux communes des Chatelliers et de la Flocellière avant que n’intervienne la fusion en 2017.

Après un espace de prairie clôturé, le marcheur débouche dans une futaie. A sa droite au sol une longue dalle de granit. Y est gravée une épée de chevalier sur une pierre tombale sans doute amenée de l’ancienne église voisine. A sa droite encore, dominant le talus et trônant dans une niche de granit, une statue de la Vierge, imitée de celle de Lourdes. Deux rochers dressés verticalement et amenés là à main d’homme s’inclinent vers cette image vénérée.

A l’à-pic de ce rocher, de nombreux exvotos en marbre dont beaucoup sont colonisés par la mousse. Le marcheur s’approche. Sous ces yeux une petite plaque de marbre blanc avec ces mots : « Merci, mai 1935 C.B. » On lui avait dit que ce merci, gravé là, fut apposée en action de grâces pour les bonnes conditions de sa propre naissance non loin d’ici. 15 ans plus tard, sa grand’mère, avait promis de venir ici en pèlerinage pendant 9 jours de suite si la naissance annoncée du petit frère ou de la petite sœur se passait bien. Ce qui se fit. Alors la jeune grand’mère de 66 ans accomplit sa neuvaine chaque jour en venant prier dans ce lieu aussitôt l’heureuse naissance, parcourant ainsi les quatre kilomètres aller et retour par les chemins creux qui conduisent à la grotte. En attendant d’accomplir dès que possible un pèlerinage à la grotte même des apparitions, à Lourdes dans les Pyrénées. 

Ici même, près de Chateaumur, mais sur la paroisse de la Flocellière, une pratique ancienne faisait que le curé venait y clôturer la fête de l’Assomption, déjà célébrée à l’église par la grand’messe le matin, et les vêpres chantées l’après-midi. Mr le Curé Soulard engageait, sans beaucoup de succès, les paroissiens à venir avec lui prier et chanter Marie à la grotte de Chateaumur. Cette année-là, et peut-être aussi les autres, il n’y eut guère que quelques « chanteuses des Enfants de Marie » les séminaristes et des étudiants de l’école normale libre de la Tourtelière pour s’y rendre, car c’était encore des kilomètres et l’on ne se déplaçait guère qu’à pied. 

Quand aux jeunes séminaristes et autres étudiants, ils aimaient se retrouver ensemble dans cette belle nature, au sortir de l’internat d’un trimestre entier sans aucune sortie. Car certaines années, ils étaient deux ou trois jeunes garçons de la Flocellière à entrer en sixième à l’internat du Petit Séminaire de Saint Laurent sur Sèvre, et bientôt de Chavagnes en Paillers, avec le projet éventuel de devenir prêtre s’il y était appelé. Ce fut ce qu’il advint, au moins pour l’un d’entre eux, qui a célébré ici l’une de ses premières messes dans ce cadre rustique et sauvage de la grotte, pour la plus grande satisfaction de Mademoiselle de Valois et de ses neveux et nièces en vacances au Logis de l’autre côté de la rivière. « La Maîtresse » y avait aussi convoqué ses fermiers. A vrai dire, seulement quelques femmes, et un ou deux hommes âgés, firent le déplacement, car en juillet le travail des champs avait la priorité.

Le sentier débouche toujours du coté du Logis. Le marcheur, sortant sur la route qui mène à la Flocellière, regarde sa montre. Ce dimanche matin il a prévu de rejoindre l’église de St Michel Mont Mercure pour la messe de 11 heures. C’est la rentrée des catéchismes. Les enfants ont été invités à venir avec leurs cartables par manière d’offrande. Pour le prêtre célébrant en principal, la rentrée est déjà faite depuis longtemps, mais il entre aussi avec un cartable à l’épaule par-dessus l’habit liturgique. Il tire de ce cartable -ce qui n’étonne personne- une croix de bois et une Bible qu’il dépose près de l’autel, il en sort encore du pain et du vin semblable à celui qui servira pour la messe comme il l’explique aux enfants. Il parle des paraboles, celles qui sont dans les évangiles.

Les enfants eux pensent d’abord - et ils le disent au prêtre – aux paraboles qui sont sur les toits pour capter la télé. Pas de doute, l’avenir s’ouvre sur des horizons nouveaux pour les enfants du troisième millénaire. Et l’évangile demeure un phare pour les croyants rassemblés dans cette église, la plus haute de Vendée au sommet de ces 285 mètres. CB.