cadeau cadre cadres homme chez bonne roman enfants france amis photo femme mort travail heureux nuit amitié fille femmes cadeau chien livre livres cheval bébé revenu pouvoir
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· Parcours perso (suite 2) (1)
bonjour. je suis b.b j habite à kenenda relizane algérie je cherche des villes photos de mon village..ci il y
Par Anonyme, le 13.06.2023
bonjour avez vous des photos de le region de palistro-miner ville
Par Anonyme, le 20.09.2022
émouvant le père de françois de l'espinay un prêtre du temps de son passage a beauvoir sur mer qui ma fait réc
Par lysiane barreteau, le 21.12.2021
merci à jacques pour son blog que j'ai lu assidûment et qui est bien argumenté.
m oi je suis arrivé en algéri
Par Anonyme, le 20.10.2021
je m'appelle jennifer leroi veuve française née le 16 juin 1952. je dispose sur un compte bloqué à la banque b
Par belleto, le 24.07.2020
· Des prêtres embarqués comme marins-pêcheurs
· Appelés en Algérie, 1956 & après : I
· TROIS GUERRES AU XX° SIECLE / LETTRES DE SOLDATS
· 1956 Lettres d'un soldat rappelé dans la guerre d'Algérie
· OCEAM aux Sables d'Olonne à la tour d'Arundel
· MAL DE MER
· solitudes
· SAUVER LA MER
· Le temps des soldats rappelés pour la guerre en Algérie
· Joseph Fonteneau, naufragé au large de l'Espagne
· Aumôniers des gens de mer et prêtres marins
· coexister
· Trois marins pêcheurs rescapés d'un naufrage
· Tous dans le même bateau
· Appelés en Algérie, 1956 & après. II
Date de création : 15.05.2012
Dernière mise à jour :
12.01.2020
73 articles
Le parcours d’Henri : de l’Allemagne en guerre à la France, en Vendée, puis au Japon et au Brésil.
Henri Schoutitch est né en Allemagne dans une famille protestante non pratiquante. C’était le 29 mai 1924, mais ses parents rentrent en France. Il va au catéchisme, c'est-à-dire l’école du dimanche chez les protestants du pays de Montbéliard. Quand il a 14 ans ses parents déménagent à Dôle dans le Jura, pour le travail. Au début de la guerre il entre en apprentissage pour 3 ans aux chemins de fer. Il travaille quelque temps à Dôle. Il part en Allemagne pour raison personnelle, avec un ami du quartier où il habitait. Pendant un an il y travaille au chemin de fer.
En décembre 1943 il obtient une permission qui lui permet un retour au pays. Le camarade en question était déjà en France. Henri avait fait la connaissance en Allemagne d’un jeune homme d’Angers dont la mère était originaire de la Chaize le Vicomte en Vendée et qui lui avait dit : « Va voir ma mère ». Avec son camarade, depuis Dôle, il arrive à Angers et la mère propose de les loger. Ils trouvent du travail dans la charpente métallique. Mais en mars les Allemands réquisitionnent les jeunes pour creuser des tranchées autour de la ville d’Angers. Pour ne pas être pris de force, ils décident de fuir la ville d’Angers.
Dans le même atelier qu’eux travaillait un jeune homme de 17 18 ans dont le père était originaire de la Roussellière de la Rabatelière, entre Chauché et les Brouzils dans le nord-Vendée. Le jeune homme leur dit. « J’ai une tante là-bas. Elle pourra nous loger. »
Un soir de la mi-mars trois jeunes gens débarquent à la gare de l’Herbergement avec des bagages, de grosses valises et un vélo. Au sortir de la gare, après le passage à niveau, ils tombent sur deux gendarmes. « ‘Y a t-il un car pour Chauché ? -Oui, le car à pattes ! - Ce qui ne les a pas fait trop rire. Ils se « carapattent » en vitesse.
La nuit est tombée. Ils marchent en direction des Brouzils avec valises et vélo. Il revient à l’esprit d’Henri tout ce qu’il a lu sur les guerres de Vendée : les haies, les chemins creux, les Chouans. Il ne sait pas encore que les Chouans, ce n’est pas tout à fait les Vendéens, mais les révoltés de la Mayenne.
Arrivés aux Brouzils, après une bonne heure de marche, tout fourbus avec leurs bagages , ils demandent à l’hôtel Roger de garder leurs valises jusqu’au lendemain. Ils viendront les chercher. On leur indique le chemin de la Rousselière à Chauché.
Il fait nuit. Ils frappent à la porte. Un chien aboie. Une femme dit: « Bas blanc, veux-tu te taiser ! ». C’était les premiers mots de patois vendéen qu’Henri entendait. Il ne l’oubliera pas.
Ils cherchent du travail à Chavagnes et commencent dans la charpente métallique. Ils restent là, huit à quinze jours. On dit alors à Henri : « Va voir à la ferme Allain ». Ils cherchent quelqu’un. » Quand Henri arrive la place est déjà prise. Mais le patron lui dit : « Allez donc à la Jarnie, ma fille est mariée là-bas et- il faut un valet.
Les voilà partis pour la Jarnigaudière dans le bourg des Brouzils. En arrivant près de la maison, en face d’Henri, une jeune fille de 13- 14 ans, le bras en écharpe, un bâton à la main, devant un troupeau de vaches. C’est Raymonde Dabreteau.
Il frappe et entre. Il ne faisait pas très beau et la pièce était un peu sombre. Une vieille dame tricotait. Debout, au bout de la table, une jeune femme, Marylène triait ce qui pouvait être de la ficelle de moissonneuse-lieuse. Il y avait aussi une autre jeune dame, Bellèle, qui deviendra par la suite la marraine d’Henri. Au bout de la table, le dos à la cheminée un vieux monsieur, souriant avec insistance.
Sur la cheminée la photo d’un curé, le jeune abbé Paul Dabreteau et d’une « bonne sœur », Thérèse sa sœur ainsi que des cadres pieux sur les murs de la pièce. Henri se dit : « Où suis-je tombé ? » Et cet homme, souriant et qui entend Henri lui demander s’il y a possibilité d’avoir du travail.
On parle un peu, en se comprenant plus ou moins dans la nouveauté du patois vendéen pour Henri. Au bout d’un moment, Henri dit : « Si c’est comme ça, eh bien tant pis, donc je m’en vais. Alors Marie-Hélène dit : « Vous ne voulez pas voir le patron ? » Le patron, Henri croyait que c’était le vieux monsieur du bout de la table. Il apprendra plus tard qu’il s’appelait Constant Landais.
Alors on va dans la chambre où était alité le patron, le père Victor, la tête coiffée d’un bonnet qu’il enlève dès qu’il le voit. Il lui dit : « Alors tu veux travailler la terre ? » - Oui.- Tu peux venir quand tu veux. Si ça marche tu restes, si ça marche pas, tu t’en iras. - Quand ?- Le plus tôt possible. Demain si tu veux. »
C’était un lundi, 8 jours après Pâques. Première journée, un valet rentrait de labourer avec les bœufs. Il lui dit « Déjouque les bu » (Délie le joug des bœufs). Henri « Je sais pas faire ». « Et ben, vide les bouses. »
Henri prend une brouette et une fourche. Il commence à entasser le fumier des vaches à l’écurie. Il va vers le tas de fumier, mais la brouette se renverse dès les premiers tours de roue. Il remet le fumier dans la brouette qui se renverse à nouveau, sous le rire amusé des femmes de la maison. Il se dit en lui-même : « Elles feraient mieux de me montrer comment faire. »
L’heure du repas arrive. On passe à table devant une grande platée de mogette, une livre de beurre toute fraîche et entière, au milieu de la table et du pain blanc. A la campagne on ne connaissait pas les restrictions alimentaires de la ville des années de guerre. Henri en est stupéfait.
Anastasie, la mère Stasie, la patronne, lui dit : « Tu sais chez nous, on ne mange pas finement comme en ville ». Le nouveau valet répond : « Je suis bien content de trouver ce qu’il y a là. Chez nous on n’a plus ça depuis longtemps.
Deux ou trois jours après, dans un champ de blé, Henri est employé à couper les ravenelles, ces mauvaises herbes qui poussent à travers les céréales. Marie- Hélène lui dit : « Vous avez fait vos Pâques? » Il ne savait ce que cela voulait dire, mais il pressentait que cela touchait à la religion. - Je ne suis pas catholique. - Alors t’es quoi ? -Moqueur il répond : « Je suis musulman » Non. C’est pas vrai, je suis protestant, mais je ne suis pas baptisé. --Tu pourrais te faire baptiser là, aux Brouzils -.-Pourquoi pas, s’il y a un curé ou un pasteur. - C’est le même baptême, dit Bellêle.
Rentré à la maison, juste après le repas, il va à la cure voir le P. Blanconnier, curé des Brouzils. Ils discutent un peu et Henri repart avec un catéchisme. « Tu viendras de temps en temps me redire ce que tu as appris » lui dit le prêtre. A son retour à la maison M. Hélène dit à Henri. « C’est pas vrai. T’as pas été, t’es revenu trop vite. » Et il montre son catéchisme qu’il va apprendre tout au long.
Entre temps il attrape un « tour de rein » et doit s’arrêter de travailler pour quelques jours. En voyant des livres bien rangés dans la chambre de l’abbé Paul Dabreteau, il demande si on peut lui en attraper un. Raymonde lui décroche au hasard « la Victoire de Clotilde » qui raconte la conversion du roi de Francs et son baptême à Reims par Rémi. En gardant les vaches, ou debout sur le rouleau tiré par le cheval, Henri continue ses lectures. Il se disait : « On va voir. Après tout, pourquoi ne pas devenir chrétien, comme Clovis ? » Les voisins faisaient leur commentaire. La mère Berthe : « Alors le nouveau valet de la Jarnie, qu’est ce qu’il fait ? - Il apprend le catéchisme ! »
Le baptême est prévu pour le samedi 3 juin 1944, jour de la sainte Clotilde. Quelle coïncidence ! Le jour du baptême arrive. Tout le bourg des Brouzils est au courant, mais il n’y a personne dans les rues. Des rideaux se soulèvent au passage du petit groupe. Il y a là, l’abbé Paul Dabreteau, le père Victor le parrain, Bellêle la marraine, appelée aussi Gabrielle, et la jeune Raymonde qui observe s’il ne va pas faire la grimace quand on va lui mettre du sel sur la langue, selon le rituel de l’époque. L’abbé Paul est prêtre depuis deux ans seulement. Tout se passe bien. En revenant à la Jarnie, Juliette l’épicière dit : « Alors il n’a pas pleuré le bébé ? »
Le lendemain, fête de la Trinité et Communion Solennelle des enfants, Henri communie en catimini à la première messe du matin. Repas de communion, etc.
Henri part en bicyclette jusqu’ à Chavagnes avec sa marraine qui veut offrir un cadeau à son filleul pour son baptême, ce sera une chevalière. En rentrant elle lui dit : « Qu’est-ce que tu comptes faire après, à la fin de la guerre ?" -"Je ne sais pas trop, peut-être reprendre mon métier aux chemins de fer ou alors, me faire prêtre "-"Tu aurais dû me dire ça avant. Je ne t’aurais pas acheté la bague -C’est pas grave".
Le 3 juin 1944, cela sentait le roussi pour les Allemands. Henri s’était dit : « Si le Christ est ressuscité trois jours après sa mort, les Américains et Anglais vont peut-être débarquer trois jours après mon baptême ! » Pas manqué. Au matin du 6 juin on entend la canonnade. Est-ce qu’on m’a pris pour un prophète à la maison ? Je ne sais pas…
J’avais décidé d’entrer au séminaire. »Un professeur du séminaire de Chavagnes, l’abbé Louis Guéry venait aider à la paroisse des Brouzils, car il n’y avait de vicaire pendant la guerre. Il s’occupait du patronage. On avait expliqué à Henri que cet homme était entré au séminaire assez tard. Il organisait un groupe jaciste (jeunesse agricole chrétienne). Même à 20 ans Henri pourrait entrer au séminaire, comme l’abbé Guéry. Du coup, ilvient à la cure deux ou trois fois par semaine pour des cours de latin. Ainsi il pourrait abréger ses études dans le cadre de ce qu’on appelait les « vocations tardives ».
En octobre, après les vendanges sous la pluie, c’est la rentrée derrière les murs froids du séminaire de Luçon pour 5 années aux termes desquelles il sera ordonné sous-diacre en 1949, mais il ne sera pas prêtre diocésain en Vendée.
Ce qui précède est tiré d’une cassette audio, enregistrée en 2004 pour ses amis des Brouzils qui le lui avaient demandé. On peut lire aussi sur les registres de la paroisse des Brouzils qu’Henri est domicilié à "La Jarnigaudière", les parrain et marraine sont Victor Dabreteau et Gabrielle Allain, femme Dabreteau. Il aura reçu le sacrement de confirmation des mains de Mgr Cazaux à l’évêché de Luçon le 10 décembre 1944.
La suite de son parcours Henril’a raconté pourle livre de Philippe Brand « Des prêtres épousent leur humanité ». 562 pages, L’Harmattan, 2007.
« En 1950 je décide d’entrer chez les dominicains ; j’y ferai un séjour de 6 mois. Comme je voulais, depuis un certain temps, être missionnaire, j’entre aux Missions Etrangères de Paris en mars 1951.
Je suis ordonné prêtre en 1953, et envoyé au Japon. J’y resterai 8 ans sans revenir en France. Après un congé de 8 mois j’y retourne en janvier 1963. Déçu par l’ambiance entre missionnaires, j’ai décidé de rejoindre le diocèse de Saint Claude, où pendant un an j’ai fait du catéchisme aux enfants les plus difficiles, des remplacements d’aumônerie…
Je prends contact avec « Fidei Donum » et pars au Brésil en décembre 1966. Je m’occupe de la J.O.C. à Sao Paulo. Je n’y suis resté que 2 ans, dont trois mois d’étude de la langue portugaise. Je travail en milieu japonais… Comme les brésiliens de souche, certains étaient conscientisé par la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne).
Je continuais à me poser beaucoup de questions au sujet de ma vocation… Et comme il faut vivre je donne des cours à l’Alliance française. Je fais la connaissance de Marcelle qui y travaille comme secrétaire. Nous unissons nos peines et nos désillusions. Elle rentre en France en juillet 1968.
Toujours dans le livre de Philippe Briand, Marcelle écrit : « J’envoie ma démission en mai 1968 : Henri, lui aussi se pose des questions. Nos confidences, notre amitié, notre confiance réciproque vont évoluer doucement, mais sûrement pour devenir de l’amour. Les prêtres français, les collègues de l’alliance française nous encouragent. Mais que m’arrive-t-il à 45 ans ? …
Henri poursuit : « Un peu plus tard, je rejoins aussi la France. Nous nous revoyons, nous discutions et décidons de nous marier pour la plus grande joie de mes parents. Nous nous marions le 8 janvier 1969 à la mairie de Besançon, et partageons un repas avec nos parents. Je retrouve un ami prêtre qui vient nous voir avec sa fiancée, une ancienne Jociste que Marcelle a connue en 1945. Avec eux, nous entrons à l’association « Echanges et Dialogue » et sommes heureux de n’être pas isolés dans nos décisions. Je renonce à ma réduction à l’état laïc. Avec ces prêtres mariés, nous formons un groupe de réflexion et nous nous entraidons pour trouver travail et logement, car beaucoup de nos nouveaux amis sont encore jeunes et ont pas mal de difficultés. »
Henri ajoute : « Grâce aux « Réseaux des Parvis » nous avons connu le groupe de « Prêtres en foyer de Marseille. »Notre communauté de base et nous nous sommes rattachés au diocèse de Parténia. »
Après le décès de Marcelle, Henri est en maison de retraite dans la région PACA et il n’oublie pas ses amis de Vendée.